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Wagakki Band

Fait d’un style oscillant entre rock et musique traditionnelle, l’histoire du groupe ressemble à une succession de rencontres faites par Yuko Suzuhana un jour de décembre 2011. Lauréate d’un concours de Shigin (instrument datant de l’époque d’Edo), la jeune femme cherchait à faire connaitre cet instrument tombé en désuétude en postant des vidéos personnelles sur le site de partage vidéo Nico Nico Douga très populaire au Japon. Rapidement, elle se voit décernée le titre de meilleure “posteuse” par les fans et décida d’enrichir son répertoire en y ajoutant d’autres instruments anciens. Au cours de ses différentes auditions, elle fera la connaissance de Kiyoshi Ibukuro (instrument à cordes pincées) et Daisuke Kaminiga (flûte droite en bambou) pour former son premier groupe appelé Hanafugetsu.

Alors leadeur du trio, elle va innover par l’ajout d’une guitare électrique, une basse et une batterie à son jeu.

Au cours de l’année suivante, Machiya (guitare), Kurona (tambour traditionnel), Wasabi (batterie), Asa (basse) vont aussi la rejoindre de même que Beni Ninagawa (tsugaru shamisen) comme dernier membre.

Le groupe est alors au complet, sous son nom actuel avec le soutien, entre temps, du gouvernement pour un projet appelé Cool Japan destiné à promouvoir des traditions musicales du pays.

Ker Asia Songs, Mai 2015

Roku Chounen to Ichiya onogatari 

Ceci dit, il reste à apprécier la chanson entre les mains d’artistes pas comme les autres en plus de prendre un malin plaisir à nous raconter une histoire quelque peu obscure. Bien étrange que tout cela ? Oui et non… car je ne suis pas vraiment surpris, connaissant le goût japonais pour les styles musicaux assez déjantés et surfant souvent sur des courants multiples. Comme cela ne suffit pas, Wagakki band nous embarque dans une histoire tirée tout droit des mangas comme tout leur répertoire basé du reste sur ces mêmes mangas ou qui s’en inspire directement. Les amateurs seront en terrain connu et pour les autres, il vaut mieux accepter les choses en l’état car le thème de la chanson parle de réincarnation d’un être surnaturel ou plutôt d’un enfant démon… C’est un conte de fées que personne ne connait sur un garçon démon sans nom, maltraité par sa mère et qui voulait seulement devenir humain. Il veut mourir parce qu’il ne peut voir aucun rêve dans son avenir.

Un jour, une fille vient à la prison où il est détenu. Bien que parler soit interdit, elle lui demande son nom et lui dit qu'ils allaient partir ensemble. Ils le feront et malgré le fait qu'ils ne savent rien l’un de l’autre, ils sont heureux d’être seulement entre eux tout comme je le suis avec vous, chers fans, après avoir fait la traduction.

En résumé, ce qui est simple ne l’est sans doute pas au premier abord mais c’est cela aussi tout le plaisir de traduire des réalisations provenant d’Asie que ce soit le Japon ou un autre pays. Le plus important est de rester dans la musique qui permet de voyager en plus d’adoucir nos moeurs qui en ont bien besoin.

Pour cela, je suis convaincu qu’on a nul besoin de machine à décrypter pour se faire comprendre n’est-ce pas ? ;)

 

Tengaku - Le son des cieux

Tengaku est une des chansons phares du groupe puisqu’on la retrouve dans plusieurs de leurs compilations depuis sa sortie en 2009 outre le fait d’avoir servi, par la suite, comme piste sonore pour des jeux tels que Project Diva F et
Tone Diva Future Project très populaires au Japon.
Dans ce titre, nous retrouvons donc Yūko Suzuhana pour interpréter un texte à la fois rageur et teinté de tristesse soutenu de bout en bout par une rythmique digne d’une formation de rock où se trouve mêlés instruments traditionnels - shakuhachi (flûte en bambou), waidaiko (tambour) notamment – et vocalises de l’artiste. 

Wagakki signifie par ailleurs, groupe instrumental japonais (Wa : japonais, Gakki : instruments, Band : groupe) puisque tous ces musiciens sont au service d’un style unique sans compter les vibratos colorés de Yūko dans ce titre dédié entièrement à la musique mais pas n’importe laquelle.  C’est la musique des cieux selon Wagakki ! 

Le tout est somptueusement emballé dans des costumes traditionnels pour une mise en scène, du plus bel effet, inspirée voire sortie tout droit d’un répertoire classique japonais et… d’un manga.

Nadeshiko Sakura

Directement inspiré d'un jeu vidéo à succès diffusé en 2004 et intitulé ''Sengoku Musou'' qui signifie ''Samurai Warriors'', le titre a servi pour illustrer la fin de la première partie d'une longue l'histoire puisque l'action se déroule sur plusieurs volets c'est à dire durant la période Sengoku. Elle est connue pour être marquée par des turbulences sociales et politiques ainsi que de constants conflits militaires qui ont commencé vers le milieu du XVe siècle pour s'achever à la fin du XVIe au Japon. Par la violence, elle est comparable à celle des Royaumes combattants chinois pour les bouleversements causés dans la société sauf qu'elle a duré plus de sept siècles.


Fort de l'engouement du public pour un jeu résolument guerrier distribué à grande échelle sur les plateformes en vogue d'alors que sont la playstation2 et la Xbox, une série télévisée du même nom a même été créée de janvier à mars 2015 sur TV Tokyo pour élargir davantage l'audience jusqu’à attirer les faveurs de Wagakki Band. Du reste ce dernier ne s'est pas privé de donner son opinion sur la chose, si on peut dire, en l'habillant de couleurs chatoyantes et d'un style musical reconnaissable entre tous. Quant aux cerisiers en fleurs évoqués dans la chanson, faut-il voir un changement d’époque ou de climat social ?

Akatsukino Ito

La musique du groupe est une fusion de sonorités qui vous emporte dans une sorte de tourbillon avec la résonance d'un coup de tonnerre tout en laissant la part belle à la voix de Yūko Suzuhana pour nous emmener, cette fois-ci, dans un voyage entre ciel et terre.


Il s'agit ni plus ni moins de partir à la recherche d'un havre de paix même s'il faut pour cela affronter un redoutable dragon volant dans ce MV – sorti en juillet 2015 – au son des guitares électriques et des instruments traditionnels soutenu par un texte inspiré d'un poème chinois. Yūko Suzuhana est par ailleurs passée maître dans l'art de la récitation de la poésie chinoise (une pratique appelée 詩 吟, "shigin," en japonais).


Aussi, peut-on voir nos artistes brandissant couteaux, sabres et pointant des flèches pour défendre une princesse, tous prisonniers qu'ils sont, dans une tour et ne demandant pas mieux que d'en sortir avec force coups de tambours et riffs de guitares sans parler des autres instruments qui participent pour ainsi dire à une signature musicale unique.


Vous l'aurez compris, ce groupe occupe une place particulière dans notre univers et régulièrement, nous nous efforçons de les faire venir jusqu’à vous sur la scène de Ker Asia Songs si tant est que du Japon, on veut bien reconsidérer certaines idées que beaucoup peuvent se faire encore sur la culture du pays, oscillant entre passé et modernité dans bien des domaines, à l'image de Wagakki Band.

                                                                                                                                                                    1er janvier 2018

Commentaires archivés au 31-12-2018

Commentaires au 31-12-2018
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